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Le K10D, un appareil qui se fait attendre...
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        Le K10D, un appareil qui se fait attendre ou peut-être plus pernicieusement qui se laisse désirer...

Etant donné que ce K10D n’est pas encore sorti et qu’il n’a pas été testé, vous ne trouverez pas dans cet article des tests de mire et de piqué pour vérifier que les 10 Mpix sont bien là, des mesures du bruit chromatique à 3200 iso pour montrer que le traitement 22 bits est la révolution des processeurs numériques de cette fin d’année et qu’il est désormais possible de photographier le noir absolu...

Non, vous trouverez simplement un aperçu de ce que peut représenter cet appareil pour un passionné de photographie. Il pleut ce Samedi matin, une dizaine de degrés, pas un chat dehors, pas un brin de lumière agréable pour prendre une photo, j’ai du temps à perdre, j’en profite...
          Qui se souvient du LX ? En 1980, alors que démarre en trombe l’ère de l’électronique, Pentax sort le LX, le seul appareil véritablement professionnel de sa gamme. Et, à la grande surprise de tout le monde, il est tout manuel !!! Quelle idée trotte donc dans la tête des ingénieurs de Pentax ?
Le LX se veut l’un des appareils les plus fiables, les plus ergonomiques et les plus fonctionnels de son temps. A quoi bon l’électronique ? La photo reste après tout la résultante de la combinaison de seulement deux paramètres, l’ouverture (diaphragme) et la vitesse (obturateur). Elle est donc à la portée de tout le monde, nul besoin de laisser ce petit travail à un processeur, laissons-le au bon plaisir du photographe. En revanche, Pentax dote le LX d’un obturateur en titane qui assure plus de 150 000 déclenchements, d’un viseur grandiose pour le plaisir de viser (couverture 100%, grossissement supérieur à 0,90x), et surtout d’un mode manuel qui permet de photographier à tous les vitesses sans pile ! A l’époque des petites piles au mercure et au lithium qui craignent le froid et les décharges rapides, le LX est l’assurance pour le photographe de ne jamais se trouver en rade avec son appareil photo.
Plus qu’un appareil photo, le LX est donc un appareil pour faire de la photographie.

          Quel point commun avec le nouveau K10D me direz-vous ? Et bien justement, le K10D est lui aussi un appareil pour faire de la photographie et pas simplement des photos...
Au programme, une tropicalisation et un anti-poussière pour faire face à toutes les épreuves parce qu’un appareil photo est fait avant tout pour
barouder (comme le LX à son époque).
Mais surtout il est un des seuls à respecter une démarche photographique.
- un vrai viseur pour redonner au photographe le plaisir de viser à travers un réflex.

- un AF dont les collimateurs sont répartis selon la règle des tiers pour permettre plus de créativité
et plus de souplesse d’utilisation et surtout pour éviter de centrer le sujet. Chez Pentax, pas de mire en cercle ou en croix façon mitraillette...

- un nouveau mode pour photographier : le mode "Priorité à la sensibilité" Sv. A l’heure du numérique, c’est un comble d’avoir attendu plus de 5 ans pour avoir un programme qui permette d’ajuster la sensibilité en fonction du couple "Vitesse/Diaphragme" et inversement. Une fonction indispensable par exemple pour tirer le meilleur parti de votre téléobjectif (200mm, 300mm et plus) : il vous faut à la fois une vitesse élevée et un diaphragme fermé au moins d’un cran pour obtenir un piqué correct. Difficile de garder un oeil en permanence sur ces deux paramètres. Qu’à cela ne tienne, c’est désormais l’appareil qui s’en charge pour vous en ajustant la sensibilité dans la plage que vous avez défini.


- Le mode Hyperprogramme : vous sélectionnez la vitesse et l’ouverture, mais vous changez d’avis brusquement : aucune crainte, l’appareil ajuste tout seul la bonne combinaison.

- Une stabilisation intégrée qui permet de résoudre la bête noire du photographe depuis toujours : le flou de bougé !!!

- le format d’image "DNG" d’Adobe est désormais incorporé au boitier. Pour rappel, le DNG prétend être le format "RAW" universel ( "brut" en anglais) et représente l’équivalent du négatif en argentique dans la mesure où le fichier peut être retouché à volonté. Les fichiers DNG sont lisibles par l’ensemble des logiciels du marché contrairement aux formats propriétaires. De plus, le DNG bénéficie d’une compression non destructrice qui permet de ramener la taille des fichiers de 20 Mo à une dizaine. (à confirmer)

- La gestion des différents formats d’image (raw "pef", DNG, jpeg) peut se faire à partir du boitier. Vous avez un doute sur la balance des blancs mais vous ne voulez pas saturer votre carte mémoire avec des fichiers volumineux ? Aucun problème, il suffit de prendre la photo en RAW ou en DNG, d’ajuster la balance des blancs à partir du boitier grâce aux courbes illustrées sur le LCD et de sauver le tout en jpeg. Quelques seondes de manipulation directement sur le boitier vous ont permis d’économiser une petite dizaine de mégas sur votre SD et autant de temps de post-traitement sur votre ordinateur !

- Le retour de la surrimpression. La surrimpression à la prise de vue reste irremplaçable même dans l’ère du numérique. Un sandwich sous l’agrandisseur ou dans photoshop ne sera jamais comparable à une surrimpression effectuée à la prise de vue avec ses transparences souvent imprévisibles, une poésie folle comme on pouvait en avoir souvent en argentique.

- Enfin, un lien avec la photo d’hier. Parce que les vieux objectifs des années 60, 70, 80 étaient tout à fait capables de donner d’excellentes photos, il n’y a aucune raison de les oublier dans une vieille malle au grenier. Le K10D est une excellente occasion de redécouvrir les plaisirs de la photographie en manuel avec tous ces vieux Takumar, Pentax-K, M et A. D’autant plus que le K10D ne vous laissera pas seul et désemparé : une multitude d’assistants (mesure de la lumière, AF, stabilisation,...) viendront à votre secours.
En dehors des nouvelles promesses technologiques dont les bienfaits et les lacunes auront vite fait d’être encensées ou décriées par la presse spécialisée, ce K10D propose plein de petits plus qui en font un appareil à part.
Pour les Pentaxistes, c’est un plaisir de voir que Pentax se décide enfin à refaire de "vrais" appareils photo pensés pour le photographe et pour la photographie...